الشباب العربي ” كتاب باللغة الفرنسية يتضمن فصل بعنوان “الجدران تتكلم، شارع الفن الثوري في اليمن، تتحدث فيه الكاتبة الإرجنتينية “أناهي ألفيسوا مارينوا” عن الحركة الفنية في الشارع اليمني عبر حملات الفن الجرافيتية.
المصدر: “الشباب العربي، الدكتوره/ أناهي الفيسوا مارينوا
Jeunesses arabes” Book Les murs prennent la parole Street art révolutionnaire au Yémen Source:”Jeunesses arabes”, Dr.Anahi Alviso-Marino
Les murs prennent la parole
Street art révolutionnaire au Yémen
Anahi Alviso-Marino
Début 2011, à Sanaa comme dans les grandes villes du Yémen, les mobilisations
appelant au départ du président Ali Abdallah Saleh ont rapidement pris la forme d’une
occupation permanente de l’espace public. Des sit-ins et des campements de révolutionnaires
sont créés dont certains perdurent encore en 2013, alors même que Saleh a
formellement quitté le pouvoir en février 2012. La Place du Changement (sahat altaghyir),
en face de l’université de Sanaa, devient un laboratoire politique, social mais
aussi culturel, occupé entre autres par des artistes qui s’installent dans les tentes et
dont les pratiques prennent une nouvelle visibilité au coeur de la contestation.
Le street art, que ses protagonistes définissent comme l’usage de diverses techniques
artistiques sur et dans l’espace public sans autorisation préalable, tout comme la
photographie ou la peinture, s’imprègne du contexte révolutionnaire et contribuent à
traduire visuellement des revendications politiques. Ces pratiques se révèlent néanmoins
plus ou moins sujettes à l’expérimentation. L’art pictural et la photographie par
exemple semblent se conformer avant tout aux attentes des médias et du public étrangers.
D’autres, comme les graffitis, les pochoirs ou la peinture murale, techniques propres
au street art, s’affichent d’emblée comme moyen de transgressions artistiques et
politiques, contrevenant à l’esthétique qui jusque-là s’imposait au Yémen. En cela, ils
participent à la désobéissance civile en prolongeant l’occupation non seulement spatiale
mais aussi visuelle des rues et des murs. Progressivement, ce street art contestataire
signale les murs de Sanaa comme centre d’intérêt où se mêlent pratiques ludiques,
artistiques et politiques. Ainsi, en mars 2012 et au croisement des rues Zubayri et
Da’iri à Sanaa, à l’initiative d’un jeune plasticien, Murad Subay‘, des peintres, des
amateurs et de simples citoyens se joignent au projet de peindre les murs de leurs rues.
Ce chapitre interroge ces jeux de bascule entre loisirs, occupations professionnelles et
engagement politique, sur ces murs qui prennent la parole.
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Basculement esthétique et politique
Quand les premières tentes sont plantées par les révolutionnaires à même le bitume
en février 2011, des peintres et des photographes de moins de trente ans se trouvent
parmi les premiers « sit-inners » (mu’tasimin) de la Place du Changement de Sanaa.
Malgré son caractère moins instantané que la photographie, rapidement sur Internet, la
peinture participe aussi à la formulation et à la propagation de revendications politiques,
lui conférant une dimension artistique singulière. Non seulement ces productions
s’affichent sur les murs, mais, sous les tentes, des ateliers de peinture sont organisés,
ainsi que des expositions de tableaux, de photographies, d’affiches et de caricatures.
L’art de la peinture n’est pas nouveau au Yémen. Depuis les années 1930, la discipline
s’est progressivement installée, notamment à Aden, puis à Taez et à Sanaa, sur
un marché dominé par l’État et influencé par la demande étrangère. Les jeunes peintres
qui commencent à exposer leur travail dans les années 2000 et qui participent aux
mobilisations contestataires de 2011 sont héritiers de cette histoire et de l’esthétique
qui l’accompagne. Dans le sillage des premiers peintres yéménites, ils font écho à un
art d’esthétique orientaliste (privilégiant l’exotisme des scènes de vie, des paysages ou
des portraits de femmes) que leurs prédécesseurs ont « indigénisé » pour montrer un
art profondément yéménite. Tout en essayant de s’autonomiser d’un État qui se désintéressa,
après l’unification de 1990, du domaine culturel, les artistes plasticiens parvinrent
à s’inscrire dans les mondes de production, de vente, d’exposition et de diffusion
adaptés aux goûts des Occidentaux afin de vivre de leur art. Ceci influença leur travail
et l’éloigna dans une certaine mesure de sujets politiques en lien direct avec
l’idéologie de l’État. Ces dynamiques qui ont modelé le travail des artistes plus âgés,
ont été héritées par les jeunes peintres qui commencent à exposer leur travail dans les
années 2000. L’émergence d’un nouveau groupe d’artistes marque à cette époque une
légère rupture avec l’esthétique orientaliste. Une production influencée par l’art abstrait
et le surréalisme mais aussi par une critique politique dissimulée pour contourner
la censure ou la répression se développa.
Avec ce bagage et quelques expériences orientées vers la recherche de sujets et
d’esthétiques différents, une partie des jeunes artistes s’engagea dans le projet de
changer leur pays au début de 2011. Parmi eux, des artistes qui occupent une position
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légèrement marginale dans le milieu des arts. Bien qu’en contact régulier avec des
étrangers installés au Yémen, ils sont rarement invités à exposer dans les centres culturels
européens ou soutenus par les rares institutions gouvernementales consacrées à
l’art. Cette position leur permet de se mettre à distance des esthétiques dominantes.
Les nouveaux apprentissages politiques développés sous les tentes de la Place du
Changement à Sanaa ont mis quelque temps à quitter cet espace. Le projet de street art
initié par Murad Subay‘ en mars 2012 a fonctionné comme un catalyseur. En bousculant
les esthétiques dominantes et en captant l’attention médiatique, il entendait se
propager dans toute la ville en dehors de l’espace purement contestataire. Certes, le
street art n’était pas totalement inédit dans les grandes villes yéménites, mais n’était
jamais formulé pour ce qu’il est, « un art non autorisé dans l’espace public ». Les graffitis,
les pochoirs ou l’écriture libre sur les murs se pratiquaient notamment dans leurs
déclinaisons religieuses pour reproduire à l’infini que « Dieu est grand » ou qu’« il n’y
a pas d’autre dieu que Dieu », pour faire parler les murs avec les slogans de partis politiques
ou, plus récemment, pour reproduire des signatures ou « tags » écrits en caractères
latins. Mais le contexte révolutionnaire fait basculer Murad dans un projet plus
abstrait et en lien avec des pratiques de désobéissance civile pacifiste. La contestation
de 2011 a débridé les énergies et la créativité : les murs aux alentours de la Place du
Changement sont couverts de « dégage » (irhal) en arabe et en anglais, ou font un clin
d’oeil à Facebook en reproduisant un onglet « Révolution yéménite » avec une flèche
prête à donner le « OK », à l’option « effacer Ali Abdallah Saleh ». Cette appropriation
spontanée des murs n’est qu’une déclinaison des slogans et du projet politique qui
s’élaborent sous les tentes de la Place. Le projet de street art de Murad, lancé par un
appel sur sa page Facebook, doit permettre de sortir de cette reproduction et, sans
rompre pourtant avec une sorte de pratique politique qui se fait dans et à partir de la
rue, de laisser l’art prendre son indépendance.
L’appel de Murad Subay‘ : « Colorie les murs de ta rue ! »
Étudiant de philologie anglaise à l’université de Sanaa, Murad Subay‘, né en 1987,
s’est formé à la peinture en autodidacte. Sans faire partie des cercles habituels des
peintres yéménites de moins de trente ans qui exposent régulièrement, il pratiquait la
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peinture en parallèle. Issu d’une famille modeste (son père travaille dans le bâtiment
en Arabie Saoudite), il a été élevé par sa mère dans son village, puis en ville, et fut
grandement influencé par ses frères aînés. Tous deux ont versé avec succès dans
l’univers des arts au sortir de l’adolescence : la poésie pour le premier, la photographie
pour le second. Ayant publié certaines reproductions de ses toiles abstraites dans des
publications culturelles comme le prestigieux trimestriel omanais Nizwa, Murad trouve
en 2012 avec son projet d’amener l’art dans les rues une façon de rendre visible son
travail tout en poussant jusqu’à son terme une expression artistique innovante qui se
place au carrefour du loisir, de l’engagement et du projet professionnel.
Quand quelques dizaines de jeunes décident de camper aux portes de l’université
mi-février 2011, Murad se trouve parmi eux. Il est immédiatement volontaire pour
surveiller les entrées du nouvel espace occupé afin de garantir le caractère pacifique du
sit-in. C’est ainsi qu’il apprend par la désobéissance civile une nouvelle façon de faire
de la politique qui, très vite, aura des répercussions sur pratique artistique. Alors qu’il
habite non loin du campement, il passe ses journées sur la Place du Changement, y
reste de nombreuses nuits. Alors qu’il travaillait essentiellement l’art abstrait avec la
peinture acrylique sur toile, il découvre – en s’informant principalement sur Internet –
les techniques du graffiti, du pochoir (stencil), du collage de photographies et de la
peinture murale.
Sans avoir jamais exposé son travail, car il considérait qu’il n’était pas encore prêt,
mais fort des réseaux qu’il est parvenu à tisser sur la Place, il décide de lancer un appel
sur Facebook qu’il intitule « colorie le mur de ta rue » (lawun jidar shari‘ak). Quand,
en mars 2012, il commence effectivement à faire de la peinture sur les murs de la ville
de Sanaa, il le fait en reproduisant ses propres créations autrefois confinées à une toile.
Des silhouettes blanches de mains sur fond noir ou des visages carrés emboîtés comme
s’il s’agissait de pièces d’un puzzle apparaissent ainsi sur les murs, toutes accompagnées
de sa signature facilement lisible et de la date de la création ainsi qu’on le fait
sur un tableau. Progressivement, ses peintures se transforment en oeuvres d’art publiques
et accessibles, et inspirent d’autres artistes qui suivent son modèle.
Le projet est un succès. Repris par un nombre croissant de peintres et de simples citoyens,
il trouve un fort écho médiatique. Rapidement, les grandes toiles que sont les
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murs lui servent à poursuivre des expériences esthétiques nouvelles et à répandre une
façon transgressive de faire de l’art dans l’espace public. Cette occupation de l’espace
et des murs tout comme l’emplacement du projet permettent de le mettre en lien avec
l’engagement politique. Non seulement la réappropriation de l’espace est une pratique
apprise au coeur du sit-in, mais le choix des murs peints ne peut être politiquement
neutre : sur Facebook, Murad propose d’orner les murs d’un carrefour de rues où de
nombreux combats ont eu lieu en 2011 entre les forces spéciales du gouvernement de
Saleh et ceux qui se proclament « armée de la révolution ». Ce sont les murs de ces
rues que la peinture allait redéfinir sans effacer les impacts de balles, pour ne pas oublier.
Comme Murad Subay‘ l’explique, il s’agissait d’apporter de l’espoir dans un
environnement marqué par la violence et la lutte politique mais aussi, d’embellir la
ville, de colorier ses murs portant les stigmates d’une politique « dégoûtante » (qadhara).
D’abord seul, il est rejoint par des passants, des citoyens, peintres ou non. Un grand
nombre d’images abstraites commencent ainsi à peupler les murs de Sanaa. Parmi elles,
des visages géants dessinés en lignes droites ou des listes d’anciens noms yéménites
en alphabet sud-arabique utilisé dans l’Antiquité. À côté de ces images, d’autres
portent un message très clair de critique politique et sociale comme celles d’un enfant
en train de mettre le feu à une arme ou d’un dessin accompagné de ces mots en anglais
« je n’ai pas de travail ». Ce projet, que Murad définit comme apolitique, s’éloigne
effectivement de la politique institutionnelle et partisane, mais ancre aussi dans la rue
une pratique participative de critiques sociales et politiques. Cette politique par le bas,
dans l’espace public, s’est accompagnée d’un renouvellement artistique. Il s’agit de
provoquer la curiosité des passants, d’attirer leur regard, et d’induire une nouvelle façon
d’observer l’espace. Murad Subay‘ avait, dès le début, signé les murs de la même
façon qu’il signait ses toiles, un élément qui le singularise du street art européen, nord
et sud américain où l’anonymat est presque essentiel en raison de l’illégalité de la pratique.
En période de soulèvement révolutionnaire, cette précaution était inutile. Signant
ses oeuvres, Murad changeait symboliquement la portée d’une pratique, en
même temps qu’il se faisait un nom. Des médias (télévision et presse yéménites et
étrangères) s’emparent de ces murs pour leur donner – ainsi qu’au projet de Murad
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Subay‘, et à sa signature – une visibilité inédite. En dépit de cette notoriété croissante,
Murad continue toutefois à refuser toute commercialisation de son art.
« Quelqu’un doit faire le premier pas »
Ses peintures, à la brosse et au spray qu’il achète avec son argent ou avec l’aide de
ceux qui soutiennent son initiative (sa famille, ses amis), Murad les mélange pendant
l’été 2012 à des collages de photographies, une autre technique très répandue dans le
street art et inexistante jusqu’alors au Yémen. Si les murs du premier projet de Murad
Subay‘ n’étaient pas politiquement neutres, les images qu’il colle dans cette deuxième
initiative le sont encore moins : il s’agit de photographies réalisées par son frère aîné,
Jamil Subay‘, chargées d’une critique sociale et politique toute caractéristique. Certaines
de ces images avaient déjà servi dans différentes publications et expositions pour
interroger la pauvreté, l’exclusion ou la guerre et leur quasi-occultation face au regard
des Yéménites qui se détournaient facilement vers des sujets internationaux, comme le
soutien à la Palestine. Les murs de la ville, repensés par le projet, avaient acquis une
visibilité qui pouvait offrir aux photographies de Jamil Subay‘ le médium parfait pour
reprendre ces images et rendre ces réalités, toujours valables, plus visibles que jamais
aux yeux des Yéménites. Parmi les images « empruntées » à Jamil, l’une d’elles montre
un balayeur (appartenant au groupe social des akhdam – littéralement serviteurs,
originaires d’Afrique) qui entretient les rues de la capitale. Murad l’a choisie pour témoigner
de sa solidarité envers ces derniers, alors qu’ils faisaient grève. Une autre
image représente un homme portant un bouquet de fleurs d’aloès (kadhi), collée sur les
murs du Collège de la Police suite à un attentat dans ces lieux. Il voulait ainsi « offrir
un cadeau aux âmes des morts, comme on offre des fleurs lors des funérailles ».
Si ce projet l’initie au mélange de disciplines artistiques, à la recherche et à l’usage
de techniques diverses du street art, il le rapproche aussi d’un discours de plus en plus
ouvertement en lien avec des sujets politiques. Ainsi, en est-il de son projet suivant,
réalisé en septembre 2012 grâce à la technique du pochoir. Conçu, selon ses mots,
comme une « campagne », annoncé une nouvelle fois sur Facebook et intitulé « les
murs se souviennent de leurs visages » (al-judran tatadhakar wajuhahum), ce projet
consiste à reproduire le visage d’activistes politiques, d’écrivains, de journalistes, de
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membres de partis, et de personnes parfois sans engagements politiques que les autorités
sont suspectées d’avoir enlevées ou éliminées sous le régime de Saleh. Dans ses
pochoirs, l’image du visage du disparu est accompagnée d’un texte en arabe et en anglais
où se lit le nom de la personne, la mention « disparition forcée », et la date de
celle-ci. Conscient de la portée politique de ces images et des problèmes auxquels il
s’expose, il se décide car « quelqu’un doit faire le premier pas ». Il ne signe pas ces
pochoirs et, au début de la campagne, les réalise tôt le matin quand le risque d’être vu
est minime. Il continue pourtant à être interviewé par des chaînes de télévision face
auxquelles il explique ouvertement son projet. Cette visibilité, acquise lors de sa première
campagne, lui offre certaines ressources comme la reconnaissance et le soutien
populaire, inscrivant sa démarche dans une continuité artistique de plus en plus contestataire.
Bien que cette pratique ne le fasse pas vivre matériellement, elle lui offre des
rétributions valorisantes et l’occasion de contribuer à faire entendre la cause qu’il défend.
En l’occurrence, la ministre des Droits de l’Homme se saisit de la question, fait
ouvrir un registre de déclaration de « disparitions » et annonce la formation d’un comité
en charge du problème des personnes disparues.
L’idée de Murad Subay‘ de faire du street art a fini par se répandre non seulement
dans la capitale mais dans d’autres villes du pays comme Taez, Ibb ou Aden. Peintres,
écrivains, activistes ou simples citoyens de passage, colorient les murs ou l’aident à
reproduire des pochoirs, rendant non seulement l’art visible et accessible à tous, mais
laissant aussi sur les murs des images à fort contenu politique.
Dans la cité, hors du marché
Les campagnes de Murad Subay‘ sont révélatrices de nouvelles formes
d’engagement artistiques et politiques parmi les jeunes yéménites. Dans le contexte
révolutionnaire, devant l’urgence et la nécessité, les loisirs basculent vers la politique,
l’art vers un art engagé. Ainsi s’ajustent et se transforment les arts visuels yéménites.
La difficulté d’accéder au marché et à la reconnaissance professionnelle pour certains
jeunes artistes qui, comme Murad, ne font pas partie des réseaux d’artistes institutionnalisés
explique partiellement la rupture provoquée par la réappropriation des murs de
la rue et leur usage comme toiles et lieux d’exposition. S’il ne vivait pas de son art
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avant ces campagnes, Murad ne le fait non plus une fois la reconnaissance acquise.
Son positionnement affiché de « changer la société » par l’art est employé pour évacuer
la question financière : en mettant son travail volontairement sur les murs, dans la
cité et donc hors du marché, il maintient l’indépendance nécessaire pour pouvoir faire
un art engagé selon ses propres conditions. D’abord utilisés pour reproduire ses propres
peintures tout en encourageant à rendre visibles les aptitudes artistiques d’autres
artistes et amateurs, les murs choisis par Murad deviennent progressivement un lieu
d’expression, d’émancipation et d’affirmation d’un soi artistique mais aussi politique.
Ce choix, de lieux et de techniques, pour faire un art avant tout public et gratuit, révèle
une démarche qui ne cherche pas nécessairement à être commercialisable. Cet aspect,
qui a toujours été au coeur du street art et qui aujourd’hui est devenu un sujet de débat,
voire de controverse, sur la scène mondiale, est largement contourné dans le cas de
Murad. Pourtant, dans un pays où même les peintres les plus reconnus sont loin de
vivre exclusivement de leur art, faire de l’art sans espérer une rétribution économique
fait partie de la démarche de la plupart des artistes visuels et notamment des plus jeunes
d’entre eux. En ce sens, la démarche de Murad ne se démarque pas plus que cela
de son contexte artistique et générationnel. Il s’agit, enfin, d’une nouvelle forme
d’expression qui signifie une rupture au niveau esthétique et disciplinaire qui montre
que d’autres façons de faire de l’art, d’exposer et de s’exprimer sont possibles.
Pour en savoir plus
Anahi ALVISO-MARINO, « Transformations dans l’art moderne et contemporain au
Yémen », in Laurent BONNEFOY, Franck MERMIER et Marine POIRIER (dir.), Yémen.
Le tournant révolutionnaire, Karthala, Paris, 2012, p. 305-319.
Jessie WENDER, « Postcards from Yemen : Words of Eyes »,
<www.newyorker.com>, 21 avril 2011.
Vidéos : AFP, « Yémen : des graffitis pour oublier la politique », 3 avril 2012 (disponible
sur http://www.youtube.com >); « Les murs se souviennent », reportage réalisé par
Benjamin Wiacek, disponible sur <http://benjaminwiacek. com>